L’espérance, une ancre sûre et solide pour l’âme

Rédigé le 20/05/2025
Sixtine Tresca


« SPES NON CONFUNDIT »,
« L’ESPÉRANCE NE DÉÇOIT PAS »
(RM 5, 5).

Sous le signe de l’espérance, l’apôtre Paul stimule le courage de la communauté chrétienne de Rome. Il est « notre espérance » (1 Tm 1, 1), Lui que l’Église a pour mission d’annoncer toujours, partout et à tous.


Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous. Pierre 3, 15

L’espérance est une vertu théologale dont l’objet principal est le salut, la béatitude éternelle, la participation à la gloire de Dieu. Cette vertu qui dispose le chrétien à mettre sa confiance dans les promesses du Christ, à prendre appui non sur ses forces, mais sur le secours de la grâce du Saint Esprit, le conduit par le fait même, à résister au mal et à l’épreuve et à garder confiance en l’avenir. L’Espérance s’exprime et se nourrit dans la prière. Elle se différencie de l’espoir en lui donnant sous le regard de la foi, une perspective d’éternité.


 

Message du pape François



« L’espérance chrétienne est un don de Dieu qui remplit notre vie de joie. Et aujourd’hui, nous en avons tellement besoin ! Le monde en a tellement besoin ! Quand on ignore si demain on pourra donner à manger à ses enfants, ou si nos études nous permettront d’avoir un travail digne, il est facile de tomber dans le découragement. Où chercher l’espérance ? L’espérance est une ancre. Une ancre que l’on jette avec une corde et qui s’enfonce en s’accrochant dans le sable. Et nous devons nous accrocher à la corde de l’espérance. Bien fermement. Aidons-nous mutuellement à découvrir cette rencontre avec le Christ qui nous donne la vie, et engageons-nous sur le chemin en tant que pèlerins de l’espérance afin de célébrer la vie, le prochain jubilé étant une étape sur ce parcours.
Remplissons notre vie quotidienne du don que Dieu nous fait de l’espérance et permettons qu’elle atteigne, à travers nous, tous ceux qui la cherchent. N’oubliez pas : l’espérance ne déçoit jamais. Prions pour que le Jubilé qui s’ouvre nous renforce dans la foi, en nous aidant à reconnaître le Christ ressuscité au milieu de nos vies, et nous transforme en pèlerins de l’espérance chrétienne. »

24 décembre 2024 - KTOtv



Catéchisme de l'Eglise Catholique - n. 1817 à 1821

1817. L’espérance est la vertu théologale par laquelle nous désirons comme notre bonheur le Royaume des cieux et la Vie éternelle, en mettant notre confiance dans les promesses du Christ et en prenant appui, non sur nos forces, mais sur le secours de la grâce du Saint-Esprit. " Gardons indéfectible la confession de l’espérance, car celui qui a promis est fidèle " (He 10, 23). " Cet Esprit, il l’a répandu sur nous à profusion, par Jésus Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par la grâce du Christ, nous obtenions en espérance l’héritage de la vie éternelle " (Tt 3, 6-7). 

1818. La vertu d’espérance répond à l’aspiration au bonheur placée par Dieu dans le cœur de tout homme ; elle assume les espoirs qui inspirent les activités des hommes ; elle les purifie pour les ordonner au Royaume des cieux ; elle protège du découragement ; elle soutient en tout délaissement ; elle dilate le cœur dans l’attente de la béatitude éternelle. L’élan de l’espérance préserve de l’égoïsme et conduit au bonheur de la charité. 

1819. L’espérance chrétienne reprend et accomplit l’espérance du peuple élu qui trouve son origine et son modèle dans l’espérance d’Abraham comblé en Isaac des promesses de Dieu et purifié par l’épreuve du sacrifice (cf. Gn 17, 4-8 ; 22, 1-18). " Espérant contre toute espérance, il crut et devint ainsi père d’une multitude de peuples " (Rm 4, 18). 

1820. L’espérance chrétienne se déploie dès le début de la prédication de Jésus dans l’annonce des béatitudes. Les béatitudes élèvent notre espérance vers le Ciel comme vers la nouvelle Terre promise ; elles en tracent le chemin à travers les épreuves qui attendent les disciples de Jésus. Mais par les mérites de Jésus Christ et de sa passion, Dieu nous garde dans " l’espérance qui ne déçoit pas " (Rm 5, 5). L’espérance est " l’ancre de l’âme ", sûre et ferme, " qui pénètre ... là où est entré pour nous, en précurseur, Jésus " (He 6, 19-20). Elle est aussi une arme qui nous protège dans le combat du salut : " Revêtons la cuirasse de la foi et de la charité, avec le casque de l’espérance du salut " (1 Th 5, 8). Elle nous procure la joie dans l’épreuve même : " avec la joie de l’espérance, constants dans la tribulation " (Rm 12, 12). 
Elle s’exprime et se nourrit dans la prière, tout particulièrement dans celle du Pater, résumé de tout ce que l’espérance nous fait désirer.

1821. Nous pouvons donc espérer la gloire du ciel promise par Dieu à ceux qui l’aiment (cf. Rm 8, 28-30) et font sa volonté (cf. Mt 7, 21). En toute circonstance, chacun doit espérer, avec la grâce de Dieu, " persévérer jusqu’à la fin " (cf. Mt 10, 22 ; cf. Cc. Trente : DS 1541) et obtenir la joie du ciel, comme l’éternelle récompense de Dieu pour les bonnes œuvres accomplies avec la grâce du Christ. Dans l’espérance l’Église prie que " tous les hommes soient sauvés " (1 Tm 2, 4). Elle aspire à être, dans la gloire du ciel, unie au Christ, son Epoux : 

« Espère, ô mon âme, espère. Tu ignores le jour et l’heure. Veille soigneusement, tout passe avec rapidité, quoique ton impatience rende douteux ce qui est certain, et long un temps bien court. Songe que plus tu combattras, plus tu prouveras l’amour que tu portes à ton Dieu, et plus tu te réjouiras un jour avec ton Bien-Aimé, dans un bonheur et un ravissement qui ne pourront jamais finir » 

Ste. Thérèse de Jésus,
excl. 15, 3 


 

Explication du logo du Jubilé



Le logo du Jubilé représente quatre figures stylisées pour indiquer l’humanité venant des quatre coins de la terre. Rattachées l’une à l’autre, elles indiquent la solidarité et la fraternité que les peuples ont en commun. La première en tête est agrippée à la croix, c’est le signe de la foi qu’elle embrasse, mais aussi de l’espérance qui ne peut jamais être abandonnée parce que nous en avons toujours besoin.  

La croix s’allonge en se transformant en une ancre, symbole utilisé comme métaphore de l’espérance. 

L’ancre de salut (appelée aussi maîtresse-ancre, ou ancre de miséricorde) est le nom donné par les marins à l’ancre de réserve, utilisée pour accomplir une manœuvre d’urgence en vue de stabiliser le navire durant les tempêtes.  L’ancre est un symbole du christianisme primitif. On la trouve fréquemment représentée au IIème et IIIème siècles dans les catacombes et les cimetières chrétiens de Rome. L’ancre si souvent inscrite sur les épitaphes exprimait la certitude des vivants que leurs défunts étaient arrivés au port, à ce port de la paix éternelle. C’était la certitude de la vie éternelle avec le Sauveur, et c’était plus une foi qu’une espérance.


 

“L’espérance, une toute petite fille”



 

La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’Espérance. 
La Foi ça ne m’étonne pas. Ce n’est pas étonnant. J’éclate tellement dans ma création. La Charité, dit Dieu, ça ne m’étonne pas. Ça n’est pas étonnant. Ces pauvres créatures sont si malheureuses qu’à moins d’avoir un cœur de pierre, comment n’auraient-elles point charité les unes des autres. 
Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’Espérance. Et je n’en reviens pas. L’Espérance est une toute petite fille de rien du tout. Qui est venue au monde le jour de Noël de l’année dernière. C’est cette petite fille de rien du tout. Elle seule, portant les autres, qui traversa les mondes révolus. 
La Foi va de soi. La Charité va malheureusement de soi. Mais l’Espérance ne va pas de soi. L’Espérance ne va pas toute seule. Pour espérer, mon enfant, il faut être bienheureux, il faut avoir obtenu, reçu une grande grâce. La Foi voit ce qui est. La Charité aime ce qui est. L’Espérance voit ce qui n’est pas encore et qui sera. Elle aime ce qui n’est pas encore et qui sera. Sur le chemin montant, sablonneux, malaisé. Sur la route montante. Traînée, pendue aux bras de des grandes sœurs, qui la tiennent par la main, la petite espérance s’avance. 
Et au milieu de ses deux grandes sœurs elle a l’air de se laisser traîner. Comme une enfant qui n’aurait pas la force de marcher. Et qu’on traînerait sur cette route malgré elle. Et en réalité c’est elle qui fait marcher les deux autres. Et qui les traîne, et qui fait marcher le monde. Et qui le traîne. Car on ne travaille jamais que pour les enfants. Et les deux grandes ne marchent que pour la petite.  

© Charles Péguy, Le porche du Mystère de la deuxième vertu, Nouvelle Revue française, 1916, p 251.


 

Pour aller plus loin...

Espérance - KTOtv



 

Pourquoi nous invite-t-on à l’espérance, en tant que chrétien ?